Les essences et leurs utilisations

Le bois

1. Généralités

Le bois est un ensemble de tissus résistants qui forment les troncs, branches et racines. Issu du fonctionnement du cambium périphérique (tissu végétal en voie de formation), il est situé entre celui-ci et la moelle.
Ne s'applique pas aux Monocotylédones (bambous, palmiers, rotins, etc…).

Le bois des Gymnospermes (résineux) présente une structure moins complexe que celui des Angiospermes (feuillus).

Produit de la nature, il ne nécessite pour sa mise en oeuvre que fort peu d'énergie et offre une richesse d'aspect inégalée.
Découvrez, les principales caractéristiques de ce noble matériau et ses emplois.
Le bois est une matière ligneuse élaborée par un organisme vivant au milieu d'un écosystème.
L'ensoleillement, la nature du terrain, l'altitude, la température ambiante, la pollution atmosphérique... interviennent directement sur la croissance des arbres.

L'épaisseur de l'aubier et des cernes annuels d'accroissement, la densité, le grain, la rétractabilité... marqueront définitivement cette croissance et révèleront en grande partie les qualités propres du bois.

L'origine végétale du bois explique ses particularités, mais aussi sa richesse et sa variété, en tant que support de finition.
Matériau aux caractéristiques variables, présentant des singularités plus ou moins marquées, il se distingue sur ce plan des autres matériaux utilisés dans la construction : brique, ardoise, béton, acier, PVC, etc...

2. Quelques caractéristiques chimiques et physiques du bois

Le bois est une matière organique qui se compose presque toujours de 50% de carbone, 42% d'oxygène, 6% d'hydrogène, 1% d'azote et 1% d'éléments divers.
Parmi ces principaux constituants organiques, nous pouvons citer la cellulose (environ 50%) et la lignine (environ 20%).

Le bois contient des poly-phénols d’origine végétale, qui ont un effet désinfectant.

Le bois est aussi :
. Hétérogène, car les cellules qui le composent sont de nature et de forme différentes, sa densité est irrégulièrement répartie, et des singularités de croissance différencient chaque pièce.
. Anisotrope, car le bois possède une structure cellulaire qui est orientée. Cet agencement cellulaire apparaît différemment selon les trois plans d'observation (transversal ou "bois de bout", radial ou tangentiel).
. Hygroscopique, car le bois est susceptible de perdre ou de reprendre de l'humidité en fonction de la température et surtout de l'humidité relative de l'air ambiant.

De même, les caractéristiques physiques et mécaniques du bois varient selon ces directions. La direction axiale ou longitudinale est celle qui est parallèle à l'axe de l'arbre.
La direction radiale est celle qui passe par un rayon de l'arbre perpendiculairement aux cernes d'accroissement.
La section obtenue correspond au sciage "sur quartier".
La direction tangentielle est celle qui est tangente aux cernes d'accroissement à une distance variable de l'axe.
Sa section correspond au sciage "sur dosse".
Ses caractéristiques restent celles d'un matériau naturel, variables d'une essence à l'autre, ainsi qu'à l'intérieur d'une même essence, voire d'un même arbre.

3. L'aubier et le bois parfait

Les couches successives de vaisseaux qui se forment sous le cambium constituent l'aubier qui correspond au bois physiologiquement actif.
Ces vaisseaux cessent peu à peu d'alimenter l'arbre après quelques années.
Ils se bouchent et s'imprègnent de différentes substances : tanins, résines...

Cette transformation progressive en bois parfait, ou duramen, est appelée duraminisation.
Chez certaines essences (chêne, châtaignier, pins, douglas, mélèze...) à bois parfait distinct, l'aubier est en général plus clair que le duramen (improprement appelé "bois de cœur"), on dit alors qu'il est différencié.
Il est plus ou moins imprégnable et ne résiste jamais aux champignons lignivores et aux larves xylophages.
Le duramen (ou bois parfait), au contraire, possède une durabilité naturelle qui varie selon les essences ; il est, en général, peu ou pas imprégnable.

Pour d'autres essences (sapin, épicéa, peuplier, érable...), il n'y a pas de différence de coloration entre le centre et l'extérieur de la grume, et l'aubier ne se distingue pas visuellement du duramen.
Sur ces essences à aubier non différencié, les différences de porosité, qui cependant se manifestent entre aubier et bois parfait, génèrent des facultés d'absorption distinctes.

L'aubier, plus poreux, offre une capacité d'absorption plus élevée que celle du duramen.

4. Notions de classification des bois (appliquée en France)

Outre les éléments de classification botanique, une classification catégorielle permet de distinguer les différents bois.
Deux grandes catégories de bois sont distinguées :

. Les bois indigènes (bois de France),

. Les bois d'importation (bois étrangers).
Au sein de ces deux catégories, les bois feuillus et résineux sont différenciés.


Essences de feuillus indigènes :

. l'Erable (densité 0,55 à 0,75) : parqueterie,

. le Chêne (densité 0,70 à 0,90) : charpente, menuiserie, parqueterie,

. le Châtaignier (densité 0,60 à 0,80) : charpente, menuiserie, parqueterie.


Essences de résineux indigènes :

. le Pin sylvestre (densité 0,50 à 0,60) : charpente, ossature,

. le Sapin (densité 0,50 à 0,60) : charpente, ossature, bardage,

. le Pin maritime (densité 0,55 à 0,75) : parqueterie, lambris,

. l’Epicéa commun (densité 0,40 à 0,50) : charpente,

. le Douglas (densité 0,45 à 0,60) : charpente, ossature, bardage,

. le Mélèze d'Europe (densité 0,55 à 0,70) : parqueterie, charpente, lambris, bardage,

. le Red Cedar (densité 0,35 à 0,40) : menuiserie, bardage.


Essences de feuillus d'importation :

. le Doussié (densité 0,70 à 1,00) : escalier, parqueterie (salle de bains),

. le Teck (densité 0,60 à 0,80) : escalier, parqueterie (salle de bains),

. le Wengé (densité 0,80 à 0,95) : parqueterie,

. le Jatoba (densité 0,85 à 1,00) : parqueterie,

. l’Ipé (densité 0,90 à 1,20) : parqueterie, terrasse.

Parement bois (bardage)

Le parement bois est indépendant de l’ossa ture bois.
Il est possible de rencontrer des maisons à ossature bois avec des murs peints ou crépis, ou bien de mettre un parement bois sur une maison en brique ou parpaing.

L’inconvénient des parements en bois véritable est de devoir recevoir une lasure ou une huile tous les 3 à 5 ans pour conserver un aspect plus naturel.
Certains bois, comme le mélèze et le red cedar acceptent de ne recevoir aucun traitement mais deviennent gris argenté (red cedar) ou foncé (mélèze) avec le temps.

On peut trouver dans le commerce des parements en bois reconstitué avec une surface traitée et garantie plusieurs années (30 ans d’expérience en France).
En Amérique du Nord, les faux parements bois en PVC sont assez courant ... et d’un très bel effet !

Les classes de risques d'après la norme NF EN 335-2

Classes

Situation
en service

Exemples
d'emplois

Zone
sensible

Risques
biologiques

1

Bois sec, humidité
toujours inférieure
à 20 %
Menuiseries
intérieures à l'abri
de l'humidité :
parquets,
escaliers
intérieurs, portes..
2 mm .
Insectes, termites,
dans les régions
infestées

2

Bois sec mais
dont l'humidité
peut
occasionnellement dépasser 20 %
Charpente,
ossatures
correctement
ventilées
en service
2 mm .
Insectes,
champignons
de surface,
termites, dans les
régions infestées

3

Bois à une
humidité fréquemment supérieure à 20 %
Toutes pièces de
construction ou
menuiseries
extérieures
verticales
soumises à la
pluie : bardages,
fenêtres ...
Pièces abritées
mais en
atmosphère
condensante
Toute la
partie
humidifiable
de la zone
non durable
naturellement
Pourriture,
insectes, termites,
dans les régions
infestées

4

Bois à une
humidité toujours supérieure à 20 %
Bois horizontaux
en extérieur
(balcons,
coursives ...) et
bois en contact
avec le sol ou
une source
d'humidification
prolongée ou
permanente
Zone non durable naturellement
Pourriture,
insectes y
compris termites

5

Bois en contact permanent avec l'eau de mer
Piliers, pontons,
bois immergés
Zone non durable naturellement
Pourriture,
insectes,
térébrants marins

Durabilité naturelle du bois

Dans le tableau suivant, on peut voir comment utiliser le bois sans traitement dans les classes de risques :

1

2

3*

4*

Mélèze

OUI
OUI
OUI
NON

Pin sylvestre

OUI
OUI
NON
NON

Sapin, épicéa

NON
NON
NON
NON

Red cedar

OUI
OUI
OUI
NON

Châtaigner

OUI
OUI
OUI
OUI

Chêne

OUI
OUI
OUI
NON

Hêtre

NON
NON
NON
NON
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